Il semble que nous serions 15 millions à vivre dans des zones périurbaines, banlieues dites « molles », ni riches, ni pauvres, à la fois industrielles et pavillonnaires, zones que l’on traverse à la sortie de la plupart des villes de France. La vie qui s’y déroule demeure dans l’angle mort des médias, de l’art, de l’expertise et de la recherche. L’un de nous vit à Ambarès et Lagrave, ville de 13000 habitants, située en banlieue bordelaise, ville qui pour les sociologues et les urbanistes est une de ces « zones périurbaines ».
Nous partons en exploration dans cette ville modèle, interrogeant l’espace urbain, accumulant photos, films de la topographie des lieux, récoltant la parole des habitants. Le désir de confronter notre expérience, notre vécu à celui de nos voisins : pourquoi et comment vit-on là ? A quoi ressemble cet endroit où l’on a choisi d’habiter ? Que deviennent nos histoires singulières dans la vie périurbaine ?
« Il s’agit dès l’entrée du lieu d’exposition de mettre chacun des visiteurs promeneurs à distance égale de perception de l’image redonnée, sans porter atteinte à l’interprétation qu’il pourra faire des associations qui lui sont proposées.
Le lieu de la représentation des hommes et du territoire parcouru, sont assemblées en des « cadres fenêtres témoins », additionnées en une verticalité d’ « Homme debout » afin de reconstituer le vivant saisi par chacun des instants de la collecte.
C’est la lumière qui révèle l’arc coloré et concentrique, celui là même qui donne les limites urbaines, les mouvements des dynamiques sociales sur la carte,…
L’Igloo, lieu d’écoute pour les paroles recueillies lors de la collecte, privilégie une restitution destinée à n’être entendue que par celui qui viendra à sa rencontre.
L’image d’ensemble de l’espace d’exposition sera traversée par des évènements de nature à perturber tout risque contemplatif, du type de ceux que peuvent provoquer la rencontre inopinée d’une voie autoroutière au sommet d’un tertre broussailleux ou l’arrivée soudaine de l’orage lors d’une promenade de dimanche après-midi en famille… ». Eric Blosse, scénographe-éclairagiste
Eric Chauvier, anthropologue, a analysé les interviews réalisées avec les habitants d’Ambarès et Lagrave, et écrit un texte intitulé « Une ville à la Campagne », diffusé dans l’un de ces « cadres fenêtre » ; et qui a donné le titre à notre installation.
Dans chacun des lieux accueillant l’installation, Eric Chauvier anime un débat public autour de la vie en zone périurbaine où chacun pourra intervenir afin d’engager une réflexion autour de plusieurs thèmes qui émergent de façon récurrente.
Sophie Robin et Renaud Borderie
Eric Blosse : scénographe, lumières
Eric Chauvier : anthropologue
Benoit Arène : réalisateur vidéo
Théo Lasnier : assistant cadreur
Karina Ketz : réalisation Igloo
Avec la participation des habitants d’Ambarès et Lagrave
Les projets du Collectif jesuisnoirdemonde